Le Gisant- Work in progress

Parhélie, 2020

Installation vidéo

Matériaux, techniques et procédés : lecteur vidéo, vidéoprojecteur et sculpture en verre

Dimensions avec socle : longueur - largeur - hauteur : 200 x 80 x 75 cm

Sujet : L’installation s’inscrit dans la tradition du gisant, une sculpture représentant une figure humaine couchée. C’est dans cette position que le gisant passe d’un monde à un autre à travers la mort.

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Etudes et croquis

L’installation s’inscrit dans la tradition du gisant, une sculpture représentant une figure humaine couchée. C’est dans cette position que le gisant passe d’un monde à un autre à travers la mort.

Pour symboliser ce passage, nous avons représenté un corps flottant entre deux eaux. Une partie du corps est visible au-dessus de verre de soutien, une autre partie est comme enfouie sous le verre. Elle reste visible bien qu'appartenant déjà aux profondeurs...

Dans cet instant particulier, l’espace et le temps se dilate à l’infini, le visible et l’invisible se côtoient.

Une lumière qui semble appartenir à un autre monde se manifeste. Elle est couleur rouge sang, cramoisie, elle vient du ciel, elle ne ressemble à aucune couleur connue dans la nature.

La lumière évoque la présence de l’inconscient, cet autre qui vit en nous. Nous voyons ce qui par nature est invisible. Nous voyons la vie imprenable, la vie victorieuse, la vie qui engloutit la mort.
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Crédit photos Croquis et vues 3D : Parhélie - Florence Tassan Toffola et Hugo Verlinde - 2020

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Texte inspirant de Georges Duby sur la sculpture funéraire et les gisants

La religion dont l’art des cathédrales est figuration, n’était pas la religion du peuple mais d’une petite élite intellectuelle. Ceux ci se répétaient que le Christ a vaincu la mort, il l’a nié.

Au lever de chaque aurore, les rayons du matin de Pâques illuminaient pour eux le sanctuaire. Et sur les registres superposés des tympans, l’humanité rachetée sort des sépulcres comme d’un mauvais rêve. La face des ressuscités se délivre des ombres de la nuit, leurs yeux s’ouvrent, ils repoussent le linceul, ils étirent au soleil un corps de perfection. Ils entrent dans la vie véritable. 

Lorsqu’à l’intérieur de l’église on commença de décorer la tombe des prélats et des princes, et d’y placer l’image du défunt, le clergé de la cathédrale ne l’admit donc que transfiguré. L’effigie funéraire de l’Evêque Evrard de Fouilloy à Amiens, celle du Duc Henri Le Lyon à Brunswick, celle que le roi Saint Louis fit sculpter à Saint Denis, auraient pu tout aussi bien trouver place dans les porches parmi les statues des prophètes. De fait, leurs vêtements ne recouvrent pas un cadavre couché sur le lit funèbre, ses plis tombent droit le long d’un corps dressé, déjà levé vers les lumières de l’au delà. Elle porte, comme le roi David ou Salomon, un visage de confiance et de plénitude, sans ride et sans souillure, paisible. On lisait dans Saint Augustin : « Dieu s’est fait homme pour que nous autres devenions comme des Dieux ». 

Puisque le Christ de l’incarnation et de la résurrection entraine avec lui, vers le Père, tout le peuple des mortels, puisque la mort n’est qu’un passage, et la tombe le lieu de germination où chaque être charnel  se prépare à éclore à sa gloire, l’art de la cathédrale montre le corps des défunts dans la forme accomplie, intemporelle, dont la foi les sait déjà revêtu. 

Univers et sources d’inspiration